

Drogues et alcool: forte baisse de la consommation des adolescents en 10 ans
La consommation de tabac, d'alcool et de cannabis des adolescents de 16 ans a drastiquement diminué en France sur la dernière décennie, à l'instar des jeunes Européens, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui présente jeudi les résultats d'une enquête européenne menée en 2024.
La France est "désormais en dessous de la moyenne européenne pour l'ensemble des indicateurs d'usage" de drogues, de tabac et d'alcool par les jeunes de 16 ans, selon l'enquête européenne sur la consommation de substances addictives menée tous les quatre ans dans 37 pays du continent.
La baisse observée entre 2015 et 2024 est "significative" dans de nombreux pays européens et "particulièrement marquée en France", souligne l'OFDT.
Plus de 113.000 jeunes Européens de 16 ans ont été interrogés, dont 3.376 Français, pour cette dernière édition.
En 2024, 20% des Français de 16 ans avaient déjà expérimenté le tabac, soit l'"un des niveaux les plus faibles d'Europe", signale l'OFDT: "En dix ans, la part des adolescents de 16 ans fumant tous les jours des cigarettes a été divisée par cinq", passant de 16% en 2015 à 3,1% en 2024, rejoignant les niveaux des pays nordiques.
Cette "baisse forte", observée dans la "quasi-totalité" des pays d'Europe de l'Ouest, reflète des politiques de lutte efficaces, notamment l'augmentation des prix du tabac, analyse l'OFDT.
L'expérimentation du cannabis par les adolescents français connaît aussi une baisse "spectaculaire": elle a été divisée par trois en dix ans, alors que les jeunes Français étaient parmi les plus gros consommateurs en Europe en 2015. Environ 8,4% des jeunes de 16 ans en avaient déjà consommé en 2024, contre 31% en 2015.
Pour expliquer cette baisse, l'OFDT pointe "la dénormalisation" progressive du tabagisme "qui, compte tenu de l'intrication des deux produits, favorise probablement aussi une dénormalisation du cannabis parmi les jeunes générations".
Sept adolescents français sur 10 avaient essayé l'alcool en 2024, un niveau qui reste "élevé", bien que "la France figure dans le tiers des pays européens affichant la plus faible consommation de boissons alcoolisées", indique aussi l'étude.
La fréquence des "alcoolisations ponctuelles importantes (API)" reste elle aussi élevée, à la fois en France (22%) et dans la moitié des pays participants à l'étude (30%).
Les autres drogues illicites attirent aussi beaucoup moins les jeunes: en 2024, ils étaient 3,9% à en avoir expérimenté en France, contre 7,5% en 2015, un chiffre en dessous de la moyenne européenne (5%).
L.Hoffmann--LiLuX