

Wall Street termine sans direction claire, mais l'optimisme reste de mise
La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi, soulagée par l'inflation américaine et profitant encore du coup de frein à la guerre commerciale entre Washington et Pékin, le Dow Jones étant toutefois plombé par la chute de UnitedHealth.
Le Dow Jones a perdu 0,64%, l'indice Nasdaq a progressé de 1,61% et l'indice élargi S&P 500 a pris 0,72%.
"Il semble que l'euphorie qui s'est déclenchée hier sur le marché (...) se soit poursuivie aujourd'hui, du moins pour le S&P 500 et le Nasdaq", observe auprès de l'AFP Sam Stovall, de CFRA.
La place new-yorkaise a accueilli en fanfare lundi la décision des Etats-Unis et de la Chine de réduire largement - à 30% pour Washington et 10% pour Pékin - les surtaxes qu'ils s'imposent mutuellement, contre respectivement 145% et 125% après l'escalade initiée par Donald Trump début avril.
Cette suspension de 90 jours prendra effet "d'ici le 14 mai", ont annoncé les deux premières puissances économiques mondiales dans un communiqué commun publié après deux jours de négociations à Genève.
Ce développement dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump profite à "plusieurs secteurs, principalement la technologie, mais aussi l'énergie" ou encore "les services de communication", énumère M. Stovall.
En outre, la place américaine a été rassurée par une inflation américaine légèrement plus faible que prévu, perçue comme un signe favorable pour l'économie.
Selon l'indice CPI, la hausse des prix a ralenti en avril, à 2,3% sur un an contre 2,4% en mars.
Ces chiffres "renforcent la confiance dans le fait que les mesures de (Donald) Trump pourraient ne pas produire beaucoup d'inflation, même si les droits de douane risquent d'entraîner des pressions sur les coûts à terme", écrit dans une note Jose Torres, d'Interactive Brokers.
Le CPI "conforte les investisseurs (...) dans le fait que la banque centrale américaine (Fed) réduira ses taux au moins deux fois cette année, une fois en juin ou juillet et une autre fois en décembre", ajoute pour sa part M. Stovall.
Le marché attend désormais l'indice de prix à la production (PPI) jeudi, mais surtout l'indice PCE - jauge d'inflation privilégiée par la Fed - à la fin du mois de mai.
Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt des emprunts d'Etat américains à dix ans est resté stable par rapport à la veille, à 4,47%.
Ailleurs, au tableau des valeurs, "la baisse du Dow Jones est spécifique à une entreprise", explique M. Stovall.
L'indice historique de Wall Street a en effet été plombé par le plongeon d'UnitedHealth (-14,08%), l'une de ses plus grandes pondérations.
L'assureur santé a annoncé suspendre ses prévisions annuelles en raison d'une hausse brutale des coûts médicaux. L'entreprise va par ailleurs se séparer de son patron Andrew Witty, qui a annoncé quitter son poste pour "raisons personnelles".
Le secteur des semiconducteurs continuait de briller, à l'image de Nvidia (+5,63%), de Broadcom (+4,89%) ou de AMD (+4,01%).
Le secteur pétrolier a eu le vent en poupe: ConocoPhillips a gagné 2,06%, EOG Resources a progressé de 2,27% et Chevron de 0,52%.
La plateforme d'échange de cryptomonnaies Coinbase a été propulsée (+23,97%) à l'annonce de son entrée au sein de l'indice S&P 500 dès lundi prochain.
Le loueur de véhicules Hertz a plongé (-16,93%) pour des résultats en deçà des attentes, notamment une perte nette par action de 1,12 dollar.
R.Schiltz--LiLuX