

Près de Chicago, des Américains élèvent la voix contre la politique de Trump sur l'immigration
Ils ne sont qu'une vingtaine mais pourtantleurs voix résonnent: devant un centre de la police de l'immigration (ICE) en banlieue de Chicago, des habitants manifestent leur colère contre la politique répressive de Donald Trump.
"Rentrez chez vous, les Nazis!", crie Kate Madrigal, 37 ans, à destination d'agents de l'ICE et de membres de la Garde nationale, à travers la grille du centre.
"Nous avons entendu tellement de paroles racistes, intolérantes et abusives", affirme auprès de l'AFP cette mère au foyer, qui a roulé plus de 50 kilomètres pour venir manifester "contre ce qui se passe", dénonçant les violentes arrestations de migrants à travers les Etats-Unis.
Donald Trump a lancé depuis son retour au pouvoir en janvier une vaste campagne contre ce qu'il qualifie d'immigration clandestine, évoquant une "invasion" du pays par des "criminels venus de l'étranger" et communiquant abondamment sur les expulsions.
Le président américain a déployé cette semaine des militaires de la Garde nationale à Chicago, comme il l'a déjà fait notamment à Washington ou Memphis, des villes démocrates.
La mobilisation de militaires dans la mégapole du nord du pays a été suspendue jeudi par une juge, ce qui n'a pas empêché le républicain de critiquer la ville à de nombreuses reprises, la qualifiant même de "plus dangereuse au monde", sans aucun fondement.
La police de l'immigration est le rouage principal de sa politique et c'est pourquoi Kate Madrigal est venue manifester devant l'un de ses centres.
"On a peur", confie-t-elle, en parlant de son mari mexicain et elle.
- "Usage de la force" -
A ses côtés, Lee Goodman porte une tenue qui rappelle l'uniforme des prisonniers dans les camps de concentration nazis. L'avocat à la retraite de 72 ans tient une pancarte où l'on peut lire: "Nous savons ce qui va suivre".
"Cette installation fait partie du dispositif visant à placer les gens dans des camps de concentration", lance-t-il devant le centre de la police de l'immigration.
"L'histoire nous a appris ce qui se passe lorsque l'on commence à placer des migrants dans des camps de concentration simplement parce qu'ils sont migrants."
Un autre manifestant, Ryan Cuellar, âgé de 28 ans, estime que "l'usage de la force" par ICE "effraie clairement les gens" et réduit le nombre de manifestants.
"Les gens partent en guerre et meurent pour leurs libertés, donc les exercer ne devrait pas être un crime. Les exercer ne devrait pas se faire au prix d'être aspergé de gaz lacrymogène ou de balles en caoutchouc", lâche-t-il.
Parmi les manifestants, un intrus. Ali Wiegand, 45 ans, est venu déclarer son soutien à la politique menée par Donald Trump. "Il fait ce qu'il faut", estime-t-il. Deux visions qui reflètent les divisions qui règnent au sein de la population américaine.
R.Martins--LiLuX