

La Guadeloupe confrontée à une nouvelle arrivée massive de sargasses
Plusieurs chantiers de ramassage de sargasses sont en cours en Guadeloupe, envahie depuis plusieurs jours par ces algues brunes invasives et nauséabondes qui dégagent des gaz toxiques quand elles pourrissent sur le littoral, a annoncé mercredi la préfecture du département.
"Onze chantiers de ramassage sont en cours sur les communes de Goyave, Petit-Bourg, Gosier, Sainte-Anne, Saint-François, le Moule et la Désirade. Cinq autres opérations vont débuter dès aujourd’hui et dans les jours à venir, notamment à Terre-de-Bas, Anse-Bertrand et Capesterre-de-Marie-Galante", a précisé dans un communiqué la préfecture, qui finance le ramassage à plus de 80 %.
Depuis une semaine, de nombreux internautes ont publié sur les réseaux sociaux des photos des rivages guadeloupéens encombrés par les sargasses, ces algues brunes présentes dans l'Atlantique qui dérivent jusqu'aux côtes des pays des Caraïbes, fléau récurrent pour la région.
La Guadeloupe expérimente aussi les barrages flottants, dont "5.000 mètres" sont déjà en place, au large des rives les plus touchées, pour "dévier les algues pour en faciliter la collecte, tout en protégeant les plages", rappelle la préfecture.
Les organismes de surveillance alertent depuis mars sur la présence dans "l'Atlantique tropical (...)" de ces algues, qui "a atteint un nouveau record historique", selon un bulletin de l'université du Sud de la Floride paru fin mars.
Météo France Antilles Guyane avait annoncé lundi de nouveaux "arrivages forts" de ces algues.
La darse de Pointe-à-Pitre et plusieurs plages du Gosier ont été envahies par les algues brunes, occasionnant la stupeur des riverains.
"C'est aussi l'absence de vent qui provoque ces échouages inhabituels", relève Jean-François Moniotte, sous-préfet de Pointe-à-Pitre qui pilote la Mission Sargasses, chargée de gérer ce fléau.
En pourrissant, les algues dégagent une odeur nauséabonde et du sulfure d'hydrogène, de l'ammoniac et d'autres gaz toxiques pour les populations riveraines.
Deux communes ont déjà dépassé le niveau de pré-alerte en émanations toxiques, à Terre-de-Bas, aux Saintes et à Marie-Galante, selon la cartographie que dresse quotidiennement l'agence de mesure de la qualité de l'air, Gwad'Air.
En 2022, un groupement d'intérêt public (GIP) avait été annoncé pour prendre en charge la gestion du fléau, avec les collectivités locales, la région et le département comme acteurs majeurs. Il n'a jamais fonctionné et devrait être remplacé par un autre organisme public, en cours d'élaboration.
Y.Theisen--LiLuX