

Inondations et glissements de terrain au Népal et en Inde : plus de 60 morts
Inondations, glissements de terrain et orages : les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le Népal et le nord-est de l'Inde ces dernières quarante-huit heures ont fait plus de 60 morts, de nombreux sinistrés et des dégâts considérables.
Ces épisodes violents sont courants en Asie du Sud pendant la saison des moussons, entre juin et septembre, mais les scientifiques soulignent que le changement climatique aggrave ces phénomènes.
Au Népal, les fortes pluies qui ont commencé à s'abattre vendredi ont causé la mort d'au moins 44 personnes, dont 37 dans le seul district oriental d'Illam, selon un nouveau bilan fourni à l'AFP par un porte-parole de l'agence nationale chargée des situations d'urgence, Shanti Mahat.
Au moins 20 autres personnes ont été blessées, 187 secourues et cinq autres étaient toujours portées disparues, d'après ce bilan encore provisoire.
Dans le district d'Illam, les sauveteurs ont réussi à rallier les zones sinistrées, ont annoncé les autorités. "C'était difficile parce que les routes étaient bloquées", a déclaré à l'AFP un responsable local, Sunita Nepal, "les recherches ont été suspendues pour la nuit".
Dans la capitale Katmandou, les précipitations ont fait sortir les rivières et les fleuves de leur lit, provoquant des inondations dans leurs environs. Des hélicoptères et des bateaux ont été mobilisés pour évacuer les sinistrés.
"Il y a des dégâts mais, grâce à l'alerte émise par les autorités, nous avons eu le temps de mettre nos affaires à l'abri", a témoigné auprès de l'AFP un habitant de la ville, Rajan Khadga, 38 ans.
"Mais nous n'allons pas pouvoir rouvrir notre commerce", a toutefois ajouté ce vendeur de légumes. "Une partie de notre marchandise est recouverte de boue et ne pourra pas être vendue".
La Première ministre du gouvernement provisoire mis en place après les émeutes de septembre, Sushila Karki, a assuré ses concitoyens que "toutes les agences officielles étaient prêtes à fournir de l'aide" aux victimes.
"Votre sécurité est notre principale préoccupation", a-t-elle poursuivi.
- "Coupées du monde" -
De l'autre côté de la frontière, dans l'extrême nord-est de l'Inde, des pluies particulièrement violentes ont également noyé la région de Darjeeling, dans l'Etat du Bengale occidental.
Selon un parlementaire local, Harsh Vardhan Shringla, elles ont fait au moins 20 morts.
Ce bilan n'a pas été confirmé de source officielle.
"Des zones entières sur les hauteurs sont coupées du monde, des routes ont été détruites", a noté sur son compte X M. Shringla, un membre de la chambre haute du Parlement indien.
Au moins deux ponts ont été emportés par les crues, plusieurs routes et de vastes zones totalement inondées, a dit le chef de l'exécutif de l'Etat, Mamata Banerjje.
"Profondément affecté par les vies perdues", a réagi le Premier ministre indien Narendra Modi, promettant toute l'aide possible du gouvernement de New Delhi.
Les inondations ont également touché le petit royaume voisin du Bhoutan, où l'armée indienne a annoncé procéder à des évacuations par hélicoptère dans la ville frontalière de Phuentsholing.
Le département indien de météorologie (IMD) a émis une alerte rouge pour risque de "très fortes pluies" dans les régions himalayennes de l'Inde, dont celle de Darjeeling, jusqu'à lundi.
L'actuelle saison de mousson a été marquée par une forte intensification des précipitations habituellement enregistrées à cette période de l'année. Elle a fait de nombreuses victimes et des dégâts considérables dans plusieurs pays de la région, dont l'Inde et le Pakistan.
Le Centre international pour le développement intégré des montagnes (ICIMOD), dont le siège est à Katmandou, avait averti en juin d'un risque accru de catastrophes au cours de cette saison des moussons.
"Les températures en hausse et des pluies extrêmes augmentent le risque de catastrophes provoquées par l'eau comme des inondations, des glissements de terrain et des coulées de débris", avaient estimé ses experts.
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P.O.Ferreira--LiLuX