

Manifestation des deux camps à J-3 de la présidentielle en Corée du Sud
Des milliers de partisans des deux principaux candidats à la présidentielle en Corée du Sud se sont rassemblés samedi à Séoul, trois jours avant le scrutin déclenché par la déclaration désastreuse de la loi martiale par l'ex-chef de l'Etat Yoon Suk Yeol.
L'élection, mardi, doit mettre un terme à des mois de tumulte politique dû à la brève suspension par M. Yoon du régime civil en décembre, pour laquelle il a été destitué le 4 avril.
Le libéral Lee Jae-myung est largement en tête de la course présidentielle. Cet ancien avocat devenu responsable du Parti démocrate (centre gauche) est crédité de 49% des intentions de vote, selon l'institut Gallup.
L'ancien ministre du travail, Kim Moon-soo, du Parti conservateur du Pouvoir du peuple (PPP) que M. Yoon a quitté ce mois-ci, est derrière, avec 35%.
À Seocho, dans le sud de Séoul, les soutiens de M. Lee brandissaient des pancartes condamnant l'"insurrection" de M. Yoon.
"Je crois que le résultat de l'élection présidentielle est déjà décidé", a déclaré Lee Kyung-joon, l'un des manifestants, à l'AFP. "Je suis venu aujourd'hui pour aider à condamner les forces impliquées dans la tentative de loi martiale".
Kwon Oh-hyeok, l'un des organisateurs du rassemblement, a déclaré qu'une victoire de M. Lee était cruciale.
"La décision du Parti du Pouvoir du peuple de se présenter à l'élection anticipée n'est-elle pas une insulte et une trahison envers le peuple ?", a demandé M. Kwon aux manifestants. "Nous devons gagner par un raz-de-marée".
Dans un message lu aux soutiens de son camp, le président déchu Yoon les a appelés à voter pour le PPP. "Si nous manquons cette occasion, le retour à la vraie démocratie et à la normalité pourrait ne plus être possible", a-t-il lancé.
De ce côté de la ville, sur la place Gwanghwamun, les conservateurs - y compris ses partisans - ont rempli les rues en brandissant des pancartes clamant "Yoon à nouveau" et "Le vote anticipé est invalide!".
Des manifestants ont exigé la dissolution de la Commission électorale nationale (NEC), à la suite d'une série d'incidents survenus jeudi et vendredi, lors du vote anticipé, auquel a participé plus d'un tiers des 44,4 millions d'électeurs.
Le futur président du pays de 52 millions d'habitants devra faire face à une crise économique qui s'aggrave et à une baisse de la natalité.
Il devra également affronter la menace d'un voisin nord-coréen imprévisible et doté de l'arme nucléaire et se positionner dans l'affrontement croissant entre les Etats-Unis, garant traditionnel de sa sécurité, et la Chine, son principal partenaire commercial.
J.Goergen--LiLuX