

Tour d'Italie: Groves émerge au milieu du chaos
Un nouveau sprint et de la casse: la sixième étape du Tour d'Italie, remportée par l'Australien Kaden Groves jeudi à Naples, a fait de gros dégâts avec notamment l'abandon de Jai Hindley, le principal lieutenant de Primoz Roglic.
L'irruption des premières gouttes de pluie sur cette 108e édition du Giro a semé le chaos sur les routes du sud de l'Italie, transformées en patinoire.
"Il devait pleuvoir de l'huile", a résumé le Français Anthony Perez, lui-même pris, mais sans gravité, dans la chute qui a éliminé, à la veille de la première arrivée au sommet, l'un des principaux protagonistes de la lutte pour le général.
Jai Hindley, premier lieutenant de Primoz Roglic chez Red Bull Bora et vainqueur lui-même du Giro en 2022, est allé au sol avec des dizaines d'autres coureurs dans la traversée d'un village à environ 70 kilomètres de l'arrivée.
L'Equatorien Richard Carapaz, vainqueur du Giro en 2019, le Français Paul Magnier, finalement troisième de l'étape, et le Britannique Adam Yates ont aussi été impliqués mais ont pu repartir.
Hindley, lui, est resté assis pendant de longues minutes sur le trottoir avant de monter, debout sur ses jambes, dans une ambulance, visiblement sonné.
Deux autres coureurs, l'Allemand Juri Hollmann, coéquipier de Kaden Groves chez Alpecin, et le Néo-Zélandais Dion Smith ont également quitté la course après cette chute, le premier avec une suspicion de fracture au bras.
Pour Roglic, l'abandon de Hindley est "un vrai coup dur", a regretté son directeur sportif Patxi Vila, même s'il n'était "pas inquiet" pour sa santé. Car l'Australien, porteur du maillot jaune sur le Tour de France en 2023, était censé être son principal équipier en montagne.
Le Slovène comptait sur lui dès vendredi pour la septième étape dans les Apennins qui arrivera à Tagliacozzo après une montée de 11,9 km, dont les quatre derniers kilomètres à plus de 10% de moyenne.
- "L'erreur" de Van Aert -
Après la chute massive et l'abandon de Hindley, la course a été neutralisée pendant une vingtaine de kilomètres.
Les organisateurs ont ensuite annoncé que tous les coureurs allaient être classés dans le même temps et qu'il n'y aurait pas de bonifications attribuées à l'arrivée.
Mads Pedersen, assuré de garder son maillot rose de leader, en a profité pour se relever à plus de vingt kilomètres de l'arrivée.
"Je suis moi-même tombé assez lourdement sur le côté droit. Chuter à 65 km/h n'est pas idéal. Mais ça aurait pu être pire. Après je n'avais pas envie de prendre de risques", a rapporté le Danois qui s'attend à perdre le rose vendredi dans la montagne.
Le final a été marqué par l'irruption dangereuse d'un spectateur avec une banderole sur la route et l'accélération de Wout Van Aert dans le dernier kilomètre.
Mais le Belge, décevant dans ce Giro jusque-là, a une nouvelle fois été trop juste, tout comme son coéquipier chez Visma, le sprinteur Olav Kooij, enfermé.
"J'ai fait une erreur, a expliqué Van Aert, je pensais qu'on était plus près de l'arrivée. J'aurais dû attendre plus pour mieux amener Olav", a-t-il réagi.
Devant, Kaden Groves s'est imposé largement devant le Belge Milan Fretin et Paul Magnier.
"C'est ma première victoire de la saison. C'est un grand soulagement car ma première partie de saison n'a pas été terrible. J'ai manqué beaucoup de courses sur blessure, mais l'équipe a toujours cru en moi", a réagi le vainqueur qui, barré par Jasper Philipsen chez Alpecin pour le Tour de France, a l'habitude de briller surtout sur le Tour d'Espagne où il compte déjà sept succès.
P.Ries--LiLuX